La bande-son de notre vie

Hier soir concert de The Soundtrack Of Our Lives à la Maroquinerie. Un public très clairsemé, mais le groupe a assuré comme s'il jouait au Finsbury Park devant 40 000 personnes. Bon moment de rock'n'roll. Un démarrage très calme avec en première partie Peter Von Poel, un jeune chanteur folk suèdois à la voix hautement perchée. Jeu de guitare limpide tout en arpège et picking, très joli, le monsieur a même le bon goût de nous sortir une version perso du Heartbreak Hotel d'Elvis Presley. Tel Ryan Adams reprenant Brown Sugar ou Wonderwall, ça donne une dimension inédite au célèbre titre rock. A la fin de son set, le folkman annonce le "super groupe" TSOOL, l'assistance s'empresse de vider le bar avant le début du show. Débarquent alors Ebbot et sa bande. Le chanteur, imposant barbu aux cheveux longs ressemble à un roi viking passablement éméché. Le groupe enchaîne les chansons rock, surpuissantes pour la plupart, mais également quelques ballades plaisantes voire même des morceaux plus éthérés. La voix d'Ebbot parfois diluée dans une reverb outrancière transporte les spectateurs vers un Walhalla psychédélique. Ce roi lézard suédois semble souvent possedé (par l'alcool?), son regard peut se perdre dans le vide, ou refléter quelque feu démentiel. "Infra Riot" ou "Sister Surround" scotchent le public. En revanche, pas de "Confrontation Camp" ni de "Nevermore" ce soir. La rythmique impressionne, le fantôme de Keith Moon plane au dessus de la maroquinerie. Après deux rappels et un nombre peu raisonnable de cadavres de bières laissés sur la scène, le groupe se retire. Set efficace. Mes tympans bourdonnent encore, comme si un ampli était branché sur mon cerveau. Un nouveau passage parisien serait prévu pour l'automne.