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Mucky Fingers
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8 avril 2006

Dirty Pretty Things: Paris brûle-t-il?

dpt1

Le 3 avril 2006 à 19h30 devant le Trabendo, la queue pour Dirty Pretty Things s'allonge à perte de vue. Une bonne longue file peuplée de jeunes fans de rock branchés - les pantalons bien coupés font toute la différence. On croise quelques pseudo-Doherty et autres groupies chapeautées à la Pete. Le Tranbendo, oui encore.  La salle est définitivement en passe de devenir incontournable en cette année rock 2006. Arctic Monkeys, Subways entre meilleurs se sont récemment fait les crocs sur la petite scène. Ce soir le groupe de Carl Barât revient en France bien après le concert-rodage mémorable du Tryptique. En première partie, Rodeo Massacre entame son set sur un thème d'Enio Morricone issu d'un célèbre western de Sergio Leone. D'emblée le ton est donné, ce sera la grande cavalcade. Les rapaces rôdent, à l'affût. La chanteuse blonde à frange parfaite reprend le rôle d'une fatale Calamity. Le public masculin semble réceptif à son chant - et pas seulement. Un mec lui crie "A poil!". La jeune femme semble avoir de la répartie. Elle prouve qu'une jolie chanteuse peut être rock sans avoir l'air allumé (courtney love), taré (queen adreena), ou tarte (melissa auf der maur). Une exception, donc. Le set se termine comme il a commencé, sur la boîte à musique morriconienne. Entre temps le groupe s'essaye à un défi risqué: jouer une chanson acoustique sans micros. Pari réussi, couronné par des applaudissements. Puis l'attente avant Dirty Pretty Things devient interminable. Le roadie blond à coupe au bol prend son temps pour régler quelques problèmes de larsens. Il paraît qu'Alan McGee fait les cent pas entre la salle et les backstages. Enfin, le groupe débarque. Folie générale dans la salle triangulaire. Carlos Barat - marcel bleu mité et tatouage "Libertine" - sort ses tripes, sans retenue. Idem pour Gary & co, ça balance sec. Le groupe apparaît beaucoup plus cadré et précis qu'au Tryptique, la musique s'en ressent. Ce coup-ci,  le son est hautement chiadé. Les chansons du joliment nommé "Waterloo To Anywhere" à paraître le 8 mai nous arrivent comme des pépites, évidentes dès la première écoute, implacables. Avec un ex des Libertines en guise de leader-compositeur, les riffs ne peuvent être que de première bourre.De futurs classiques émergent du lot, à commencer par "Bang Bang You're Dead", déjà sur toutes les lèvres, mais également le cinglant "Deadwood" ou le mordant "You Fuckin' Love It". On reste totalement dans le style des Libs, visiblement Carl n'a pas changé pour deux sous sa façon de concevoir une chanson. Cette reconversion ressemble à une suite. Certes, les fantômes du passé rôderont toujours, mais que faire, the show must go on. Et le show en question s'avère être purement excitant, du début à la fin. Des brûlots garage punkisants rappelant le meilleur du Clash ou des Buzzcocks. On ne rechigne pas. Et ce soir au Trabendo, côté fosse, ça ressemble à la guerre des tranchées. Des mecs réussissent à grimper sur scène avant un placage en règle. Paris, à feu et à sang. L'heure de la révolte a sonné: ici la tonalité musicale s'avère être beaucoup plus enragée et distordue que celle des Babyshambles - Pete ayant opté pour une atmosphère générale plus aérée, bohème, éthérée et planante. Chez DPT c'est du brut, du rock, de l'urgent. Pas la moindre ballade à l'exception de "France". Quelques clins d'oeil aux Libs, notamment "I Get Along" pour un final qui tourne à l'émeute. Ce nouveau groupe va devenir dans les prochaines semaines la révélation anglaise attendue, avec un premier album à coup sûr énorme, produit par le génial Dave Sardy (Oasis, Jet, Marilyn Manson...). Après l'écoute de "You Fuckin' Love It" version studio que l'on pouvait trouver dans un récent Free CD du NME, on peut effectivement espérer le meilleur...

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