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Mucky Fingers
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27 août 2005

Babyshambles: Rock en Seine 2005

petebyhedislimane

Vendredi 26 août 2005, Saint Cloud, Festival Rock en Seine. Vers 17h, j'arrive pendant le set de Goldfrapp, j'aperçois la blonde Alysson avec son look improbable de Marlène Dietrich décalée. Sa pop synthétique trippante a l'air au point sur scène. Cependant, pas le temps de rentrer véritablement dans le vif du sujet, ni de repérer un titre du fantasmagorique "Felt Mountain" que déjà le groupe quitte les lieux. Le public également libère la place, c'est le moment idéal pour rejoindre les premiers rangs avant l'arrivée de Babyshambles. Le doute persiste, vont-ils jouer ou non? Avec Pete Doherty, tout est possible jusqu'à la dernière minute. Des roadies installent une batterie et des amplis... fausse joie il s'agit en fait du matos de The Departure. Un type annonce que le concert de Babyshambles sera retardé d'une heure et qu'il aura lieu sur la petite scène. Ayant déjà vu Departure en concert  (par ailleurs excellent groupe), je préfère m'assurer d'être bien placé pour Babyshambles. Direction "scène de l'industrie". Je me retrouve sans mal au premier rang contre la barrière. Une heure à poireauter. Le temps d'écouter Gwen Stephani se vendre sur la sono. On me confirme que c'est bien l'ingé-son du quatuor anglais qui est sur scène pour les dernières mises au point. Une troupe importante de photographes déboule devant les barrières. Encore une vingtaine de minutes de retard, la tension monte, on nous annonce cinq minutes... puis ça y est, le groupe arrive sur scène, énorme, le grand frisson, Pete fait gicler sa bière, choppe son micro, explose sa canette de verre sur le sol, la classe utlime. Le futur premier album est passé en revue, impasse sur "Killamangiro","Do You Know Me" ou sur "My Darling Clementine". En revanche, les Shambles se fendent d'une solide version du superbe "The Man Who Came To Stay" reprise en choeur par les aficionados du groupe punkoïde. Coté public c'est la folie, les slammers s'éclatent, alors que des groupies sont évacuées à moitié dans le coltard. Les pieds de micro tombent de la scène à plusieurs reprises, les mecs de la sécu ne semblent plus savoir où donner de la tête entre la scène et la fosse. Pete gesticule au son furieux de la batterie, s'écroule par terre ou sait se faire plus calme sur les ballades ou les chansons à la rythmique quasi-reggae. L'ex-Libertines ne donne pas l'impression de jouer la comédie, ce mec ne fait pas semblant, tout semble naturel chez lui, il vit sa musique, vit le rock dans ses retranchements les plus extrêmes. Il est devenu quelque chose comme le nouveau Sid Vicious, le genre de mec qui représente la liberté dont tout le monde rêve mais dont chacun s'interdit d'en vivre le dixième par peur de mal finir ou d'être rejeté par la société. Lorsque l'on voit Babyshambles sur scène, on peut entrevoir cette liberté, presque palpable, cette absence de limite. Pete Doherty est un héros. Une icône. Il symbolise les rancoeurs lourdes qui pèsent au fond de l'âme de chacun, et les exorcise au travers de l'excutoire magnifique, le rock'n'roll suicide. Leur dire à tous d'aller se faire foutre pour toujours... Et "Fuck Forever" arrive à point nommé en fin de set. Une version anthologique de ce hit fédérateur vient nous amocher d'une dernière claque. Le public reste abasourdi. Comme l'impression d'avoir été au coeur du truc. Le groupe quitte la scène. Déjà, du coté des grilles ça s'agite drôlement. Mister Doherty est là, près des fans qui se pressent, se montent dessus pour pouvoir toucher la tête du rocker. Des fans s'agrippent aux grandes barrières metalliques pour les faire tomber, les vigiles gueulent, c'est la grosse émeute, et s'engage une baston d'anglais bourrés. Les pointes acérées des grilles auraient pu tuer plusieurs personnes. Pete se déplace, un groupe de fans franchit une autre cloture en bois, le chanteur leur fait un dernier signe avant de partir, souriant, alors que d'autres fans s'acharnent toujours à vouloir démonter les grilles...

Photo: Hedi Slimane

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